dimanche 24 avril 2016

Vol aux instruments et vortex!

Le vol aux instruments est une qualification à part entière qui ne s'apprend pas en 5mn. Néanmoins le programme de la licence commerciale inclue un certain nombre d'heures de vol aux instruments afin de "donner une chance" à un pilote qui tomberait par inadvertance dans de mauvaises conditions météo.
Sur le papier, le vol aux instruments c'est pas si compliqué... En caricaturant un peu, c'est regarder son horizon artificielle, contrôler sa vitesse, son variomètre et puis recommencer tout en surveillant les autres instruments du coin de l’œil. Sauf que dans la réalité tous ces petits appareils ont une fâcheuse tendance à ne pas vouloir conserver la valeur souhaitée! (Le texte de transport canada qui suit cet article est assez révélateur sur la difficulté de l'exercice pour une personne non formée...!)

A mes yeux, la première grosse difficulté en vol aux instruments est de ne plus faire confiance à son corps! En effet, sans repères visuels, les sensations sont souvent fausses. Sans entrer dans les détails mais juste pour donner un exemple, sans l'information donné par les yeux, une accélération est perçue par le cerveau comme une montée!
La deuxième difficulté est de ne pas se focaliser sur un instrument. En effet quand un instrument ne donne pas l'indication voulue, on a tendance à vouloir le corriger sans contrôler les autres... Par exemple on voit que le variometre indique une descente, on met plus de puissance, sauf que le problème venait d'une attitude de piquée... Au final on descend toujours mais avec plus de vitesse! ça va faire mal!

Une fois qu'on a intégré ces principes de base le but va être de pouvoir voler "normalement", virages, montées, descentes, etc en regardant exclusivement les instruments.
Le plus dur étant peut-être le "rattrapage" d'une position inhabituelle.... L'instructeur prend les commandes et, pendant qu'on a les yeux fermés et les mains sur les genoux, il "joue" avec l'hélicoptère de façon à être certain qu'on a perdu nos repères. A ce moment là il faut ouvrir les yeux et reprendre les commandes. Il va sans dire que l'hélico est rarement dans une position idéale! On a été jusqu'au vortex (en gros, l'hélico s'enfonce dans son propre tourbillon)...   l'horizon artificiel:pas trop mal ; le variomètre:1000 pieds de taux de descente, ça craint, faut que je remonte la puissance ; la puissance: déjà à fond, y a plus de marge! ; la vitesse: 20kt, autant dire rien....; ça va pas bien, ça va pas bien du tout...  ça sent le vortex! ça sent le vortex!! Baisser la puissance et reprendre la vitesse! vite! 
Par la suite, une fois les lunette de vol aux instruments enlevées, Jérôme établira volontairement un vrai vortex... Autant dire que le variomètre et l'altimètre s'affole!

Le truc c'est que dans tous ces exercices on est relativement en confiance, on sait qu'on a de la marge en hauteur, on sait que l'instructeur est à coté pour rattraper au besoin, du coup le cerveau peut fonctionner normalement. Mais on imagine très bien l'état de stress du pilote pris dans de mauvaises conditions météo, et les mauvaises analyses qui pourraient en découler!

Au final, en faisant du vol aux instruments, ce que j'ai compris le mieux, c'est qu'il faut éviter d'avoir à en faire! (a moins d'avoir une vrai formation IFR, un hélicoptère équipé et d'être deux au poste de pilotage bien sûr! Mais ça, c'est pas pour demain! ;-) )

Les lunettes de vol aux instruments!

vendredi 8 avril 2016

vidéo vol d'instruction en R44

Petite vidéo d'un vol effectué il y a déjà une bonne semaine! Le décollage est un peu approximatif pour l'un de mes premiers vols en R44 dans ces conditions, mais un vol très sympa et instructif.


vendredi 1 avril 2016

Urgences en rafale

Le rythme s'est pas mal intensifié ces derniers temps. Non seulement en terme d'heures de vol mais surtout dans l'enchainement des exercices sur chaque vol.

L'échéance de l'examen pratique se rapproche et le passage au R44 a été l'occasion pour Jérôme d'augmenter un peu (pas mal!) le niveau d'exigence.

Le R44 étant l'hélicoptère avec lequel je ferai mon test en vol, tous les exercices réalisés le sont en fonction des exigences du test. Les urgences, notamment, viennent agrémenter chaque vol avec pour objectif d'être dans les normes requises à l'examen. Certains vols sont même presque entièrement consacrés aux urgences. Les autorotations, pannes pédales, panne systèmes, feux électrique, feu moteur et autres réjouissances s'enchainent à un rythme soutenu qui me permet de ne pas avoir de difficulté à m'endormir le soir!

On s'est également un peu plus concentré sur le posé en terrain en pente. Et, depuis le début de la formation, c'est l'un des exercices qui m'a posé le plus problème.
Le but est de poser l'hélicoptère parallèlement à la pente en sachant que le risque de renversement dans cet exercice est réel.
Il faut donc poser le premier patin le plus proprement possible, dès que le premier patin est posé, baisser légèrement le collectif et envoyer légèrement le cyclique vers le haut de la pente afin d'empêcher l'hélicoptère de voler tout en le "calant" dans la pente. Une fois stabilisé dans cette position, poursuivre le mouvement pour faire descendre le deuxième patin. Le mouvement du cyclique vers le haut de la pente doit être parfaitement synchronisé avec la baisse de collectif... Pas assez de cyclique = glissade vers le bas
trop de cyclique = risque de renversement vers le haut de la pente.
une baisse brutale du collectif = risque de renversement vers le bas

Pour ma part, dans les premiers temps, je bougeais beaucoup trop ce qui rendait la réalisation peu sécuritaire. J'avais du mal à "sentir" l'exercice. Avec les remarques de Jérôme et en y réfléchissant au sol je me suis rendu compte que je me focalisais sur les actions décrites précédemment mais que j'en "oubliai" mes pieds! Je n'anticipai pas le lacet provoqué par les changements du collectif, ce qui me donnai tout le temps un peu de retard et provoquai cette instabilité. Après avoir corrigé ce point j'ai pu réalisé l'exercice avec un peu plus de sérénité.

A ma décharge, je manque un peu de pratique sur le R44 et les conditions de ces derniers jours n'étaient pas idéales pour l'exercice puisqu'on avait un vent irrégulier avec des rafales souvent autour de 20 nœuds...   Mais comme aime à le répéter Jérôme et Julien: "entrainement difficile, guerre facile!"  ;-)